Bien que les statistiques soient en hausse depuis 2022, une enquête menée par Vinci Autoroutes indique que les Français ne montrent pas un grand intérêt pour le covoiturage. En effet, lors des heures de pointe matinales, 8 conducteurs sur 10 voyagent seuls dans leur voiture.
L'autosolisme
La pratique de l’autosolisme, qui consiste à se déplacer seul dans son véhicule, persiste chez les Français et ne montre aucun signe de diminution à court terme. Vinci Autoroutes publie annuellement son baromètre de l’autosolisme, et les données de cette cinquième édition confirment cette tendance observée. Pour ce faire, 10 agglomérations françaises ont été minutieusement analysées avec l’aide de l’intelligence artificielle.
Lors des trajets domicile-travail à 7 h 30, 88 % des conducteurs se retrouvent seuls dans leur voiture. La moyenne, qui est en baisse par rapport à 2022, indique qu’il y a en moyenne 1,24 personne par véhicule, loin de l’objectif gouvernemental de 1,75. Cependant, après l’heure de pointe, le taux d’autosolisme diminue, atteignant 77 % à 10 heures. On pourrait presque penser que les adeptes du covoiturage préfèrent faire la grasse matinée…
Bien que les chiffres soient en deçà des objectifs nationaux, une tendance à la baisse est observée dans plusieurs régions, notamment en Île-de-France et à Aix-en-Provence. Néanmoins, d’importantes disparités sont relevées selon les axes routiers.
Prenons l’exemple de l’agglomération de Nantes, où le taux d’autosolisme est relativement bas sur l’A83, avec 77,3 %, tandis qu’il augmente considérablement sur l’A11, atteignant 95,5 %. Pour encourager les conducteurs à opter pour le covoiturage, Vinci Autoroutes a construit de nombreux parkings dédiés, offrant un stationnement gratuit.
L’objectif de covoiturage difficile à atteindre
Il y a deux ans, le gouvernement a alloué 150 millions d’euros pour encourager le covoiturage en France, avec pour objectif d’atteindre 3 millions de trajets quotidiens d’ici à 2027, permettant ainsi d’économiser près de 4 millions de tonnes de CO2 par an. Selon le secrétariat général à la planification écologique, cette mesure contribuerait à réduire les émissions de carbone dans les transports de 12 %.
Cependant, il y a quelques mois, les statistiques ont révélé seulement 900 000 trajets, bien en deçà des objectifs fixés. Les subventions ont été critiquées, car elles se concentrent principalement sur les zones densément peuplées, où il serait possible de substituer la voiture par les transports en commun ou des modes de transport alternatifs comme les trottinettes ou les vélos.