Mercedes délocalise sa production

Confronté à une érosion de ses marges et à la menace de droits de douane élevés sur le marché américain, Mercedes a pris une décision majeure : délocaliser une partie significative de sa production hors d’Allemagne. Ce choix s’inscrit dans un contexte de tensions commerciales accrues et d’un marché automobile en pleine mutation.

Un plan de réduction des coûts

Mercedes a annoncé le transfert de la production de 100 000 véhicules de l’Allemagne vers son usine de Kecskemét, en Hongrie. L’objectif est de réduire les coûts de production de 10 % d’ici à deux ans. Cette initiative fait partie d’un vaste programme d’économies visant à restaurer la rentabilité du constructeur, mise à mal par la hausse des tarifs douaniers en Chine et aux États-Unis, ainsi que par le ralentissement des ventes de véhicules électriques.

Selon Harald Wilhelm, directeur financier de Mercedes-Benz, cette stratégie vise à rendre l’entreprise « plus agile, plus rapide et plus résiliente ». Le PDG Ola Källenius a également insisté sur la nécessité de restructurer l’ensemble du groupe afin d’en améliorer l’efficacité. Par conséquent, la part des voitures produites dans des pays à bas coûts passera de 15 % à 30 %. Parallèlement, la capacité de production mondiale du constructeur sera réduite de 300 000 unités, atteignant ainsi 2,2 millions de véhicules par an.

Conséquences sur l’emploi et perspectives d’avenir

L’un des principaux enjeux de cette délocalisation concerne l’emploi. En Hongrie, les coûts salariaux sont inférieurs de 70 % à ceux des usines allemandes, ce qui soulève la question d’éventuelles suppressions de postes. Pourtant, Mercedes affirme qu’aucune fermeture d’usine en Allemagne n’est prévue, misant plutôt sur des départs naturels pour ajuster ses effectifs. Cette approche contraste avec celle de Volkswagen, qui envisage des réductions massives d’emplois.

Mercedes doit également faire face à un ralentissement global de ses performances financières. En 2024, son chiffre d’affaires a reculé de 4,5 %, tandis que sa marge opérationnelle est tombée à 7,9 %, soit une baisse significative par rapport aux standards habituels de la marque.

Le constructeur souffre notamment sur le marché chinois, où ses ventes ont chuté de 8,5 %, en raison de la préférence croissante des consommateurs pour les marques locales comme BYD et Nio. Selon les estimations, une stabilisation des activités n’est pas attendue avant 2027, une échéance qui laisse place à de nombreuses incertitudes dans un secteur en perpétuelle évolution.

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