La Suisse pourrait bientôt modifier en profondeur son système d’accès autoroutier. À la traditionnelle vignette annuelle pourrait s’ajouter un péage routier pour les automobilistes étrangers. Une idée portée par plusieurs partis politiques, motivée par des raisons environnementales, logistiques et constitutionnelles.
Une vignette insuffisante pour réguler le trafic
Depuis des années, la Suisse impose une vignette autoroutière de 40 francs suisses (environ 43 €) valable pour une année civile, plus deux mois. Elle s’applique à tous les véhicules étrangers empruntant les autoroutes helvétiques. Mais ce modèle montre ses limites.
Les principaux problèmes identifiés :
Des axes saturés, notamment dans les Alpes (Gothard, San Bernardino).
Un transit massif sans retombées locales, les voyageurs ne s’arrêtant souvent pas dans le pays.
Une pollution concentrée dans les zones sensibles, aggravée par les embouteillages.
La solution proposée : compléter la vignette par un système de péage intelligent, ciblé et dynamique.
Un péage intelligent pour véhicules étrangers
Le projet prévoit de facturer uniquement les automobilistes étrangers en transit, via un système basé sur l’enregistrement automatique des plaques aux frontières. Voici les grandes lignes :
Ciblage : seuls les conducteurs qui traversent la Suisse sans y séjourner seraient concernés.
Facturation : après leur passage, ils recevraient une facture, sauf en cas de preuve de nuitée.
Tarification : le coût varierait selon l’heure, la période et la fréquentation de l’axe emprunté.
Objectifs affichés :
Réduire le trafic de transit dans les zones les plus sensibles.
Répartir les flux vers d’autres itinéraires ou inciter à rester dans le pays.
Respecter les engagements suisses en matière de protection des Alpes et d’harmonisation européenne.
Si le projet est encore à l’étude, il soulève déjà des critiques, notamment dans le canton du Tessin, où les tunnels sont une nécessité hivernale. Le débat promet d’être vif.
