Malgré sa réputation de sécurité, le réseau autoroutier connaît une augmentation du nombre de vies perdues. En 2022, les décès ont augmenté de 43 % par rapport à l’année précédente.
Une progression inquiétante
En 2022, le réseau autoroutier a enregistré la tragique perte de 188 vies, soit une augmentation de 57 décès par rapport à l’année 2021. Ces chiffres alarmants proviennent de l’ASFA (Association des Sociétés Françaises d’Autoroutes), qui pointe du doigt un « relâchement des comportements ».
Outre les automobilistes ayant perdu la vie, l’association déplore également le décès de quatre agents en intervention l’année dernière. On constate une hausse inquiétante de 34 % des accidents impliquant les équipes en interventions.
L’AFP ajoute que : « rapportée au trafic, l’année 2022 reste dans la tendance observée depuis vingt ans avec 1,6 accident par milliard de kilomètres parcourus et le nombre de tués est toujours deux fois moins important qu’il y a vingt ans. Le réseau autoroutier reste cinq fois plus sûr que le réseau routier national. »
Drogue, alcool, médicaments : un cocktail fatal
De 2018 à 2022, le trio fatal constitué de drogues, alcool et médicaments est la principale cause d’accidents mortels, représentant 23 % des cas. Les jeunes conducteurs sont particulièrement concernés, car la moitié de ces accidents impliquent des conducteurs de moins de 35 ans. Ces tragédies surviennent majoritairement la nuit (60 %) et le week-end (42 %). De plus, un conducteur alcoolisé sur deux présente un taux d’alcoolémie supérieur ou égal à 1,2 g/l de sang, dépassant largement la limite légale de 0,5 g/l.
La somnolence est le deuxième facteur contribuant à la mortalité routière, étant impliquée dans 18 % des accidents mortels.
Moins connu, le troisième facteur de risque est lié à la présence des piétons (traversant les voies, sortant d’un véhicule en panne, etc.), représentant 17 % des accidents mortels sur la même période de 2018 à 2022. Rien qu’en 2022, 40 personnes ont perdu la vie dans ces circonstances.
En deuxième position, on retrouve la vitesse excessive, responsable de 16 % des accidents mortels. Cependant, depuis 2007, on observe une relative stabilité de ce facteur, en corrélation avec le déploiement massif des radars automatiques. Récemment, le Conseil interministériel de sécurité routière (CISR) s’est saisi de cette question et a pris des mesures plus sévères. Parmi les 38 nouvelles mesures mises en place, les grands excès de vitesse (supérieurs à 50 km/h) entraîneront désormais une suspension automatique du permis dès la première infraction constatée, et non plus seulement en cas de récidive.
En troisième position, on trouve le facteur « inattention », qui est également impliqué dans 16 % des accidents mortels. L’utilisation des smartphones, GPS et tablettes en est la principale cause.
Face à ce constat préoccupant, les sociétés d’autoroutes lancent des campagnes de prévention pendant la période estivale. Par exemple, Vinci Autoroutes souhaite sensibiliser les automobilistes à la somnolence au volant et aux risques liés aux heurts de véhicules d’intervention.