Les citoyens français ne se montrent pas particulièrement assidus en ce qui concerne le respect des recommandations relatives à la fatigue au volant. Malgré leur conscience du problème, ils semblent privilégier l’objectif d’arriver rapidement à destination plutôt que de prendre le temps de se reposer, comme l’indique une étude. Les personnes interrogées suggèrent la mise en place d’un plan de prévention de la fatigue.
Un fléau chez les jeunes conducteurs
La fatigue est une réalité bien connue des Français, en particulier lorsqu’ils prennent le volant. Selon une étude réalisée par Bultex en collaboration avec Opinion Way, 34% d’entre nous ont déjà regretté de ne pas avoir pris davantage de repos avant de conduire.
Plus inquiétant encore, parmi les jeunes conducteurs, 26% ont été impliqués dans un accident de la route lié à la fatigue, que ce soit en tant que conducteur ou passager. Parmi eux, 58% justifient cette situation par le besoin pressant d’arriver plus rapidement à destination.
Cette statistique dépasse plus du double le taux d’implication dans des accidents liés à la fatigue pour l’ensemble des autres conducteurs, établi à 11%. En outre, 17% des personnes interrogées ont rapporté avoir frôlé une collision en raison d’une fatigue excessive.
Face à ce constat, une question légitime se pose : pourquoi ne pas opter pour davantage de pauses ? Selon une étude australienne, conduire en état de fatigue présente des dangers comparables à la conduite en état d’ébriété. La distinction réside dans le fait que la fatigue peut être dissipée simplement en faisant une pause et en se reposant, même quelques minutes suffisent.
Notamment, 61% des participants à l’étude indiquent que s’ils devaient faire une pause, ils envisageraient de dormir pendant 30 minutes ou plus. Pour 11% d’entre eux, cette période de repos dépasserait même une heure. En revanche, 29% des conducteurs prévoiraient de reprendre le volant après seulement 15 à 20 minutes de pause.
Il est intéressant de noter que les jeunes conducteurs semblent être ceux qui auraient le plus besoin de repos. En moyenne, ils envisageraient de récupérer 55 minutes, comparé à 45 minutes pour les conducteurs de moins de 35 ans et 38 minutes pour les conducteurs plus âgés.
« Les pauses : une perte de temps«
Cependant, un autre besoin semble prédominant chez les participants : celui d’atteindre rapidement leur destination. Ainsi, 26% estiment qu’effectuer une pause toutes les deux heures constitue une perte de temps. Pour cette raison, 31% évitent les pauses lors de trajets de longue ou moyenne distance, dans le but d’arriver plus rapidement à leur destination.
Cette tendance s’aggrave lors de trajets prolongés, où plus d’un tiers des conducteurs (38%) ne respectent pas la recommandation de faire une pause toutes les deux heures pour réduire les risques. De plus, 22% des conducteurs continuent à conduire pendant six heures d’affilée sans interruption.
En détaillant davantage, on observe que 50% des personnes interrogées âgées de moins de 35 ans conduisent régulièrement pendant plus de deux heures. Les hommes plus âgés affichent un taux similaire de 41%, presque à égalité avec les femmes de moins de 35 ans (40%). En revanche, au-delà de cet âge, les femmes adoptent une approche plus prudente, avec un taux de 31% en la matière.
Il est évident que les participants sont conscients du problème de la fatigue au volant. Cependant, au lieu de prendre individuellement leurs responsabilités en faisant des pauses quand nécessaire, ils préconisent une solution étonnante…
Selon 71% d’entre eux, la proposition consiste à lancer un plan et à mettre en œuvre des mesures de prévention. Cette perspective semble être partagée à travers toutes les strates de la population.
En résumé, à l’instar du dicton « boire ou conduire, il faut choisir » en matière d’alcool, il semble exister une nouvelle maxime : « se reposer ou conduire, il faut également choisir ». Selon cette étude, les participants ont fait leur choix en privilégiant les deux options, tout en réclamant simultanément la mise en place d’un plan de prévention.
