Le développement des prochaines Opel Manta et Insignia a été abandonné, bien que ces crossovers électriques aient été initialement prévus pour dominer la gamme à partir de 2025. Selon nos sources, cette décision a été prise afin de faciliter le renouveau des marques italiennes au sein du groupe Stellantis.
Un projet annulé fin 2023
Gérer une famille nombreuse peut être un défi, surtout lorsqu’il s’agit de distribuer l’argent de poche. Dans le contexte du géant euro-américain Stellantis, résultant de la fusion des groupes PSA et FCA au début de 2021, qui abrite une quinzaine de marques automobiles réparties en France, en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis, des ajustements sont parfois inévitables.
Récemment, Opel, tout comme Citroën et Peugeot à l’automne 2021 (avec l’arrêt des petits SUV électriques Citroën Oli/Peugeot e-1008 et de la 208 PSE), a subi les conséquences de ces arbitrages. Le développement des futures Manta et Insignia, initialement destinées à être les joyaux de la couronne de la gamme d’Opel, a été annulé à la fin de 2023.
En juillet 2021, Opel a dévoilé un croquis annonçant le retour du nom Manta dans sa gamme. Cependant, loin du petit coupé emblématique des années 1970, cette résurrection était prévue sous la forme d’un SUV-coupé électrique du segment C, prévu pour 2025. Partageant sa plate-forme STLA Medium avec le Peugeot e-3008, ce modèle devait être fabriqué à Melfi, en Italie, aux côtés de trois autres SUV électriques du groupe Stellantis : le prochain DS 7, le tout nouveau DS 8 (code D85) et le nouveau Lancia Gamma. Plus récemment, le futur Jeep Compass a également été confirmé.
En août 2023, le projet Manta a pris forme avec la présentation du concept-car Opel Experimental, dévoilant à la fois son apparence et le nouveau langage esthétique de la marque. Cependant, selon nos informations, le projet a été abandonné en décembre dernier, juste avant le début de la mise en place des outils industriels dédiés au crossover allemand. Actuellement, l’usine italienne se concentre sur la production imminente du grand SUV-coupé DS 8 (projet D85), prévu pour son lancement à la fin de l’année 2024.
Peu d’informations étaient disponibles concernant le successeur prévu de la berline routière Insignia, à l’exception de mentions lors de diverses présentations officielles d’Opel ou de Stellantis, confirmant sa nature entièrement électrique. Apparemment, le modèle en cours de développement était également envisagé comme un crossover. Cependant, ces plans ont été abandonnés. Il est important de noter que ces annulations s’étendent également à Vauxhall, la marque sœur d’Opel opérant au Royaume-Uni.
Annulations au profit des Italiennes
Opel se trouve contrainte de recentrer son attention sur ses modèles citadins et compacts, allant de la Rocks au Grandland, tout en poursuivant une légère montée en gamme à l’image de Peugeot. Selon nos sources, cette décision a été largement motivée par les coûts élevés liés au renouvellement des marques italiennes au sein du groupe. Lancia prévoit de redéfinir l’Ypsilon et d’introduire les modèles Gamma et Delta d’ici à 2028. Du côté d’Alfa Romeo, le plan produit d’ici 2030 vise à augmenter le nombre de modèles de trois à sept. John Elkann, président de Stellantis et héritier de la famille Agnelli, propriétaire historique de Fiat, a été sensible aux arguments de cette dernière concernant la répartition des budgets.
En tant que figure influente dans les finances et la capitalisation de l’entreprise, Elkann a obtenu l’approbation de Carlos Tavares, directeur général du groupe, pour effectuer des coupes au sein d’Opel. Ces mesures visent également à libérer des ressources pour Jeep, un autre moteur de rentabilité du côté de FCA, tout en prenant en compte les défis de Dodge pour convertir ses muscle-cars à l’électrification outre-Atlantique. Avec de nombreuses priorités à considérer, la rationnalisation des ressources est ajustée en fonction du stade de croissance de chaque entité.
