Un accord récent entre Union européenne (UE) et les États‑Unis envisage la reconnaissance mutuelle des normes automobiles. Mais plusieurs organisations européennes tirent la sonnette d’alarme — elles craignent que des véhicules conformes aux standards américains mais non alignés sur les exigences européennes entrent sur le marché. Ce débat pose la question de la sécurité routière, notamment vis‑à‑vis des piétons et cyclistes
Des écarts importants entre normes américaines et européennes
Selon des groupes européens de sécurité routière — parmi lesquels European Transport Safety Council (ETSC) — les normes américaines sont moins strictes sur certains aspects cruciaux. Parmi les systèmes jugés essentiels en Europe mais non obligatoires aux États‑Unis :
Le freinage d’urgence automatique (AEB).
Le maintien dans la voie / assistance de trajectoire.
La protection des piétons et cyclistes, notamment via des zones amortissantes à l’avant, des pare‑chocs adaptés ou autres dispositifs conçus pour limiter les blessures graves en cas d’impact.
Ces différences sont particulièrement sensibles si un véhicule “made for USA” — souvent plus volumineux (pick‑up, SUV) — circule en milieu urbain européen, où piétons et cyclistes sont nombreux.
Risques accrus en cas d’importation massive de véhicules américains
Avec l’ouverture possible à l’importation de véhicules conformes aux normes américaines, des ONG, des associations cyclistes et piétonnes, des organisations de sécurité routière alertent sur l’augmentation potentielle des accidents graves.
L’écart de réglementation pourrait faire reculer les progrès réalisés en Europe en matière de sécurité : baisse des blessures graves, meilleure protection des usagers fragiles, réduction de la mortalité routière… Tout cela pourrait être compromis
Ce que cela signifie pour l’Europe — et ce qui est en jeu
Le choix de reconnaître les standards américains comme “équivalents” dans l’UE ne relève pas que d’une question économique ou commerciale. Il met en jeu la sécurité des usagers de la route, notamment les plus vulnérables : piétons, cyclistes, usagers de deux‑roues.
Pour les défenseurs de la sécurité routière, il est essentiel que tout véhicule mis sur le marché européen respecte les normes les plus strictes — celles que l’Europe a mises en place après des années d’évolutions législatives et technologiques. Laisser entrer des véhicules moins bien protégés représente un recul dangereux.
En tant qu’automobiliste (ou futur acheteur), ce débat est à suivre : un véhicule “made in USA” pourrait sembler séduisant (look, robustesse, image), mais ses caractéristiques de sécurité — ou l’absence de certaines protections — peuvent avoir des conséquences concrètes à l’usage.