Peut-on se fier au système actuel Adblue qui aide à la dépollution des moteurs diesel ? C’est la question que se pose l’association UFC Que Choisir qui vient de solliciter la direction générale de la concurrence, de la consommation et la répression des fraudes. On décrypte pour vous.
Adblue : déjà 10 ans
Depuis plus d’une décennie, le système de dépollution à l’AdBlue est devenu essentiel sur les voitures diesel modernes. Il permet de répondre aux normes anti-pollution de plus en plus strictes en réduisant les émissions d’oxydes d’azote du moteur diesel. Ce système fonctionne en utilisant une solution d’urée contenue dans un petit réservoir supplémentaire, qui doit être régulièrement rempli par le propriétaire.
En effet, si le réservoir est vide, la voiture ne pourra pas redémarrer, car le système bloque automatiquement le démarrage pour limiter la pollution. La consommation d’AdBlue se situe généralement entre un et trois litres pour parcourir 1000 kilomètres, ce qui peut parfois contraindre le propriétaire à remplir le réservoir lui-même entre deux révisions de la voiture. Le liquide est disponible dans les stations-service.
Cependant, des doutes subsistent quant à la fiabilité du système AdBlue. L’association de défense des consommateurs, UFC-Que Choisir, a examiné la question et soupçonne un taux anormalement élevé de problèmes, ainsi qu’une réponse inadéquate de la part des constructeurs automobiles.
Suite à de nombreuses plaintes de clients, elle a récemment décidé de saisir la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) à ce sujet. Plus de 1 700 conducteurs ont contacté l’association pour signaler des problèmes graves liés à ce système. Dans la plupart des cas, un message tel que « défaut antipollution » ou « démarrage impossible dans XXX km » s’affiche au tableau de bord, obligeant les conducteurs à se rendre chez un garagiste.
Fiabilité douteuse et réparation onéreuse
De plus, les réparations nécessaires pour résoudre ce problème s’avèrent souvent très coûteuses. Selon l’enquête de l’UFC-Que Choisir, le reste à charge pour le client s’élève en moyenne à près de 1 000 €, et cela concerne 91% des victimes de ce problème récurrent. De plus, selon l’association française, il n’y a aucune garantie que la réparation résoudra effectivement les problèmes. C’est précisément la raison pour laquelle l’UFC-Que Choisir a entrepris cette enquête, constatant que la plupart des marques, notamment Peugeot et Citroën, sont concernées par ce problème.
L’UFC-Que Choisir a alerté le bureau européen des unions de consommateurs de la Commission européenne, afin de lancer une enquête à l’échelle européenne sur cette question. L’objectif est de prouver la responsabilité des constructeurs automobiles dans ce problème et de les contraindre à prendre en charge les coûts de réparation, voire d’organiser des campagnes de rappel pour résoudre définitivement cette question. Cette situation risque encore d’affaiblir davantage le diesel, qui a déjà fortement reculé dans les ventes de voitures neuves en France et en Europe ces dernières années.