Il est rare de voir une sportive de prestige dépasser en volumes des modèles plus accessibles. Pourtant, en 2024, la Porsche 911 s’est imposée comme le véhicule neuf le plus immatriculé… en Andorre. Cette surprenante domination s’explique par un contexte fiscal très favorable et une clientèle à fort pouvoir d’achat, sur un marché réduit.
Un marché unique : Andorre, le terrain de jeu d’une icône
En 2024, la Principauté d’Andorre (82 000 habitants, 181 km²) a enregistré 83 immatriculations de Porsche 911, en faisant tout simplement la voiture la plus vendue du pays.
Ce chiffre paraît modeste comparé aux marchés européens classiques, mais dans ce contexte, il suffit à reléguer des modèles plus “grand public” comme la Toyota GR Yaris derrière elle.
Pourquoi ce succès en Andorre ?
Absence de malus écologique ou fiscalité pénalisante : l’acquisition de modèles “polluants” ne subit pas de surtaxe.
Population aisée et pouvoirs d’achat concentrés : le parc de clients potentiels est plus enclin à investir dans des voitures de prestige.
Effet de contournement du malus dans d’autres pays : certains acheteurs immatriculent leur véhicule en Andorre pour éviter les taxes dans leur pays d’origine.
Ce phénomène, bien que spectaculaire, reste lié à la singularité du territoire andorran et à ses conditions fiscales très permissives pour les automobiles de luxe.

Vers une tendance plus large : l’exemple suisse
Ce qui se passe en Andorre n’est pas entièrement isolé. En Suisse également, la Porsche 911 connaît un succès remarquable.
En 2023, le marché helvétique a comptabilisé 1 263 immatriculations de 911, ce qui l’a positionnée devant la Renault Clio, pourtant emblématique des ventes grand public européennes.
Même si, dans le cas suisse, la gamme Porsche la plus vendue reste le SUV Macan, ces chiffres témoignent de l’attractivité constante de la 911, soutenue par un public aisé et un environnement réglementaire moins restrictif.
Limites et perspectives
Malgré ces succès ponctuels, le cas andorran ou suisse ne préfigure pas une “révolution” pour les supercars sur tous les marchés.
Les conditions fiscales exceptionnelles, la densité d’acheteurs très ciblés et la taille réduite du marché influencent fortement ces résultats.
Néanmoins, ces exemples illustrent que lorsqu’un cadre fiscal est favorable, même des modèles haut de gamme peuvent dépasser des best‑sellers plus accessibles.