Face aux exigences strictes de la norme Euro 7, Stellantis innove dans une direction inattendue : moderniser les freins à tambour. Le groupe automobile a récemment déposé un brevet associant cette technologie ancienne à un système de captation magnétique des particules. Objectif : réduire les émissions générées lors du freinage, en particulier celles issues de l’usure des garnitures.
Une technologie ancienne, repensée pour l’environnement
Stellantis remet au goût du jour les freins à tambour en y intégrant un dispositif magnétique. Concrètement, le système repose toujours sur des mâchoires internes qui pressent les garnitures contre les parois du tambour, mais l’innovation réside dans l’ajout d’aimants installés autour du plateau métallique. Ces aimants ont pour mission d’attirer les particules ferreuses émises lors du freinage, empêchant ainsi leur dispersion dans l’air.
Ce développement s’inscrit dans le cadre de la future norme Euro 7, qui entrera en vigueur fin novembre 2026. Elle introduira pour la première fois des seuils spécifiques pour les particules émises par les freins. Ces limites varieront selon le type de motorisation : 7 mg/km pour les véhicules thermiques, 3 mg/km pour les véhicules électriques, et davantage pour les utilitaires. L’enjeu est de taille, car ces particules sont particulièrement nocives pour la santé, en raison de leur composition métallique et de leur finesse.
Le système développé par Stellantis permet de capter une partie significative de ces particules. Toutefois, seules les particules ferreuses sont concernées. Les autres restent en suspension et nécessitent d’autres solutions complémentaires. Autre limite : l’aimantation entraîne une accumulation progressive des poussières, ce qui suppose un entretien régulier pour maintenir l’efficacité du dispositif. Malgré ces contraintes, cette technologie trouve tout son sens sur les véhicules électriques, où le freinage est en grande partie assuré par la récupération d’énergie. L’usure des freins y est donc moindre, ce qui permet d’envisager l’usage du tambour sans risques liés à la surchauffe.

D’autres voies explorées par l’industrie
La solution de Stellantis n’est pas la seule en développement. Plusieurs constructeurs travaillent également sur des dispositifs installés sur les freins à disque, capables d’aspirer et de filtrer les particules directement à la source. Ces systèmes sont parfois conçus pour recycler les poussières captées, évitant ainsi leur dispersion dans l’environnement.
Par ailleurs, la recherche sur les matériaux progresse. L’objectif est de concevoir des disques et des plaquettes dont la friction génère moins de particules. D’autres approches, plus intégrées, émergent aussi du côté des véhicules électriques. Certains modèles intègrent des systèmes de freinage directement dans la motorisation, comme c’est le cas chez Mercedes, qui a mis au point un ensemble motorisé combinant frein à disque et contrôle électronique du freinage.
Ces innovations témoignent d’un virage majeur dans la conception des systèmes de freinage. Longtemps cantonnée à la performance ou au confort, cette composante technique devient aujourd’hui un enjeu sanitaire et réglementaire de premier ordre. Stellantis ouvre la voie avec une solution pragmatique, basée sur une technologie éprouvée mais remise au goût du jour, qui pourrait bien inspirer d’autres acteurs du secteur.
Voitures d’occasion, Actualités automobiles, Vous aimerez lire aussi …

Arrêté au volant de la Bugatti la plus puissante au monde !

Ferrari visé par une demande de rançon

Alfa Romeo, Dacia, Porsche : chiffre d’affaires en hausse

Peut-on se fier au système AdBlue des voitures diesel ?

Fin du moteur thermique : tous les véhicules concernés ?
