Sécurité routière : les accidents repartent à la hausse

Les Français circulent désormais dans des voitures plus sûres que jamais, et en même temps, le nombre de radars au bord des routes n’a jamais été aussi élevé. Malgré ces mesures, les statistiques de la Sécurité routière montrent une tendance à la hausse depuis le début de l’année. Selon les associations de victimes de la route, cette augmentation est largement due aux récentes mesures d’assouplissement de l’arsenal répressif.

Une hausse de 31 % en mars 2024

Les récentes statistiques de la Sécurité routière suscitent de sérieuses préoccupations, avec une augmentation de 31% du nombre de décès en mars, accompagnée d’une hausse de 10% des blessés. Cette tendance à la hausse se maintient au premier trimestre, avec une augmentation de 13% du nombre de morts sur les routes par rapport à la même période en 2023. Ce phénomène est l’objet de débats : d’un côté, les autorités rappellent que ces chiffres sont comparables à ceux de 2019 (avant la pandémie de Covid-19), cherchant ainsi à relativiser leur importance, tandis que de l’autre, les associations insistent sur la gravité de la situation.

La Prévention routière souligne que les accidents sont de plus en plus graves, avec une augmentation de 9% des accidents corporels, 10% des blessés graves et 31% des décès, attribuant principalement ces chiffres à la vitesse excessive. Cette hausse du nombre de décès est directement liée aux récentes mesures gouvernementales concernant la fin de la perte de points pour les petits excès de vitesse. Certains voient dans ces déclarations une stratégie de l’association pour mobiliser des dons, profitant de l’occasion pour relancer ses appels à la générosité.

Malgré une année 2023 encourageante, marquée par un nombre de décès sur les routes inférieur à 3 200 pour la première fois depuis 1926 (hors années Covid), les récents résultats sont décevants. Ces résultats coïncident avec les annonces d’une approche plus indulgente des autorités à l’égard des automobilistes dépassant légèrement les limites de vitesse, ceux-ci étant désormais uniquement passibles d’une amende sans perte de points depuis le 1er janvier.

L’importance de la communication

Ce relâchement généralisé, qui se traduit par une augmentation du nombre de victimes parmi les utilisateurs de deux-roues motorisés (+11%) et des cyclistes (+14%, bien qu’ils ne soient pas concernés par les radars), ne peut pas être expliqué uniquement par ce facteur. Cependant, il met en lumière l’importance cruciale de la communication en matière de sécurité routière. Cette importance avait été démontrée en 2002 et 2003, les deux années précédant le déploiement des radars automatiques. À cette époque, Jacques Chirac avait placé la sécurité routière au cœur des préoccupations nationales, et les autorités avaient mis en place plusieurs mesures répressives (renforcement des sanctions pour le non-port de la ceinture de sécurité, des sanctions plus sévères contre l’usage du téléphone au volant, contre l’alcool au volant, et bien sûr le déploiement des premiers radars en novembre 2003, etc.). Le résultat fut remarquable : le nombre de victimes sur les routes avait diminué de 6,2% en 2002, puis de 9,2% en 2003, principalement grâce à l’impact d’une communication intensive.

Les résultats médiocres de mars 2024 sont d’autant plus préoccupants qu’ils surviennent dans un contexte de moindre circulation, comme en témoigne une baisse de 7,7% de la consommation de carburant routier sur la période considérée. Bien que le parc automobile se tourne de plus en plus vers l’électrification, avec un peu plus d’un million de véhicules à batterie en circulation à la fin de 2023 (contre environ 700 000 en 2022), ce n’est pas l’électrification qui explique cette diminution de la demande de pétrole. Si les Français conduisent moins, on pourrait logiquement s’attendre à une baisse correspondante du nombre d’accidents et de victimes. Peut-être aurait-il été plus judicieux de limiter les assouplissements récents de l’arsenal répressif au réseau autoroutier, où un léger excès de vitesse de 5 km/h n’a pas les mêmes conséquences qu’en ville ou sur les routes secondaires.

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