Les excès de vitesse demeurent le principal délit routier, accompagné de l’absence d’assurance, et suivi du défaut de permis de conduire. Le rapport des infractions pour l’année 2022 est préoccupant.
Bilan annuel de la Sécurité Routière
La Sécurité routière vient de présenter son bilan annuel des infractions routières et du système de points du permis de conduire. Les résultats révèlent à la fois des points encourageants et alarmants.
Les forces de l’ordre nationales, les dispositifs de contrôle automatisé et les polices municipales ont enregistré environ 30 millions d’infractions au Code de la route, soit une moyenne quotidienne de 82 191 infractions. Ce chiffre représente une augmentation de 1,4% par rapport à 2017, une hausse qui soulève des interrogations quant à sa pertinence.
Parmi ces infractions, les contraventions ne montrent qu’une légère augmentation de 0,5% par rapport à 2017, soit 29,2 millions, tandis que les délits augmentent de manière significative, soit une augmentation de 47% sur la même période, totalisant 876 000 délits.
Ces délits incluent 206 190 cas de non-assurance (représentant 23,5% des cas), 189 397 cas de délit de fuite après un accident (22%), 147 713 cas de conduite sans permis (16,9%), 118 980 cas d’alcoolémie au volant (13,6%), 117 351 cas de conduite sous l’emprise de stupéfiants (13%), 32 751 cas de refus et entraves au contrôle (4% des cas)… mais seulement 240 cas liés à la vitesse.
Les excès de vitesse importants semblent ainsi être devenus rares, voire négligeables. C’est pourquoi leur médiatisation est si forte lorsqu’un chauffard est appréhendé.
En ce qui concerne les défauts de permis et/ou d’assurance, il est important de rappeler que lors d’un accident, les contrevenants encourent des sanctions financières considérables, parfois étalées sur toute une vie.
Il est intéressant de noter que, sans grande surprise, compte tenu du grand nombre de radars déployés sur les routes du pays, la vitesse constitue la majorité des infractions constatées (56%). L’année dernière, 16,9 millions d’infractions ont été enregistrées.
Il convient de souligner que dans 75% des cas impliquant des automobilistes, les radars automatiques enregistrent des excès de vitesse inférieurs à 20 km/h dans des zones où la limitation est supérieure à 50 km/h. Vous savez, ces cas où vous êtes flashé à 131 km/h alors que vous roulez sur une autoroute vide par temps sec…
En seconde position des infractions les plus fréquentes, on retrouve le stationnement dangereux (24,8% des cas) suivi des infractions aux règles administratives (6,8% des cas).
L’alcoolémie au volant en hausse
L’alcoolémie a été testée chez 7,9 millions de conducteurs. Bien que ce chiffre ait diminué de 12% par rapport à 2019, le pourcentage de résultats positifs reste en évolution, s’élevant à 3,4%. En d’autres termes, le nombre de conducteurs sous l’influence de l’alcool semble augmenter.
Quant à l’utilisation du téléphone au volant, le nombre de contraventions dressées par les forces de l’ordre augmente régulièrement chaque année, atteignant 452 000 contraventions l’année dernière, soit une augmentation de 25% par rapport à 2017. À cela s’ajoutent les 75 000 cas relevés par les polices municipales (+120% par rapport à 2017).
Il est à noter que c’est à Paris que l’infraction pour conduite avec un téléphone tenu en main est la plus fréquente, avec un ratio de 19 cas pour 1 000 habitants. Ensuite viennent la Guadeloupe et la Martinique (16/1000) ainsi que la Corse (15/1000 en moyenne).
Enfin, l’utilisation du téléphone au volant a entraîné la perte de 1 103 869 points l’année dernière, sur un total de 16 285 534 points perdus au total (+11,3% par rapport à 2021).
