Supposées renforcer la sécurité routière, les voitures équipées de radars gérées par des entreprises privées sont responsables d’incidents de la circulation. De plus, les conditions de travail de leurs conducteurs sont présumées être défavorables. Faisons le point.
Plusieurs accidents relevés
Un important accident est survenu en mai dernier sur une route de la Manche. L’accident impliquait une voiture-radar privée et une Ford Mustang. La conductrice de la voiture-radar a déclaré qu’elle s’était endormie au volant, ce qui l’a fait dévier de sa voie et entrer en collision avec la sportive américaine qui arrivait en sens inverse. Les deux occupants de la Mustang ont été blessés. La Sécurité routière reconnaissait partiellement un peu plus tard que ces voitures-radar privées étaient impliquées dans d’autres accidents de la route, bien que moins graves.
Ces affirmations ont été corroborées par les experts de Radars-Auto.com, qui ont recensé pas moins de quatre accidents en moins d’un an impliquant l’une de ces voitures-radar, y compris celui de la Mustang. Les circonstances exactes des trois autres accidents demeurent inconnues, mais il est à noter que deux de ces véhicules-radar ont été mis hors service (détruits ou vendus aux enchères) à la suite des incidents. Alors que la responsabilité de l’employée de la société radar a été clairement engagée dans le grave accident de la Manche impliquant la Mustang, il reste incertain si la responsabilité des conducteurs des autres voitures-radar impliquées dans ces incidents a également été établie.
Des conditions de travail difficiles ?
Dans un article de L’Alsace, un employé travaillant pour ces sociétés privées a exprimé des préoccupations concernant ses conditions de travail. Il a expliqué que les conducteurs de ces véhicules-radar étaient parfois tenus de suivre des itinéraires prédéfinis pendant des périodes de 10 heures, avec des horaires de travail journaliers très variables, débutant très tôt le matin ou se terminant tard dans la nuit, ce qui pouvait entraîner une fatigue importante.
La monotonie de ces missions a parfois conduit les conducteurs à des pertes d’attention, au point où l’employé a avoué qu’il en était parfois arrivé à heurter des bordures. De plus, il a été mentionné que certains des véhicules utilisés n’étaient pas correctement entretenus et avaient parcouru plus de 300 000 kilomètres.
En résumé, ces voitures-radar privées, initialement conçues pour améliorer la sécurité routière, peuvent devenir de véritables sources de danger. Il est important de rappeler qu’au 1ᵉʳ janvier 2023, il y avait déjà 223 de ces voitures-radar privées circulant quotidiennement en France, et leur nombre devait augmenter encore.
